Qu’est-ce que le plan d’intervention SST ? C’est un outil mis en place par l’INRS (l’institut national de recherche et de sécurité), qui a pour but de schématiser la réflexion à se faire lors d’un accident de travail, mais qui est aussi valable pour tout autre intervention de secourisme.
Il se lit de gauche à droite et de haut en bas. Il reprend les 4 actions d’une intervention :
- Protéger
- Examiner
- Faire alerter ou alerter
- Secourir
Il est composé de 27 symboles. 13 exposent les problématiques, 10 permettent d’apporter des solutions et les 4 derniers représentent le déroulement dans le temps.
Il fonctionne avec un code couleur. Le SST est représenté en vert. Il mène l’intervention. Le témoin est représenté en orange. En cas d’absence de témoin, la personne en orange peut également représenter une personne qui aide le SST. Les personnes en blanc représentent les autres personnes présentent sur le lieu de l’accident. La victime quant à elle, sera représentée en noir.
Dans la plupart des cas, afin d’avoir une prise en charge efficace, l’ensemble de ces actions doivent être entreprises en moins de trois minutes.
C’est un outil obligatoirement utilisé lors de la formation de Sauveteur Secouriste du Travail (SST). Le connaitre et surtout le comprendre, vous aidera à prioriser les actions et à savoir comment réagir selon la situation.
Le plan d’intervention SST : Protéger
La première action du SST va être la protection. Il se devra de protéger la victime, les personnes alentour mais surtout lui-même afin d’éviter tout potentiel suraccident.
Cette action va être représenter sur toute la partie gauche du plan d’intervention et se décompose en 3 parties:
Dans un premier temps, le SST analyse la situation. Il prendra le maximum d’information sur l’origine de l’accident et tiendra les autres personnes à l’écart. Il cherchera à voir s’il existe toujours un risque persistant tel que :
Un danger mécanique ;
Un danger électrique ;
Un risque thermique pouvant provoquer une brûlure, un incendie ou une explosion etc ;
Les risques liés à une atmosphère toxique ou irrespirable pouvant provoquer une intoxication, une asphyxie etc.
Une fois le danger repéré, le SST devra alors soit :
Supprimer le danger Par exemple en cas de risque électrique, je peux couper le courant ou débrancher l’appareil (sans se mettre en danger)
S’il ne peut le supprimer, il peut alors isoler le danger. C’est-à-dire le mettre à distance de la victime et des personnes alentour. Par exemple, s’il y a un câble au sol près de la victime, il l’enlève afin qu’elle ne se prennent pas dedans en cas de convulsions et il le range de façon sécurisée afin que personne ne se prenne les pieds dedans.
S’il ne peut ni supprimer le risque, ni l’isoler alors il évacue la victime avec un dégagement d’urgence.
A noter qu’il s’agit d’une manœuvre pouvant impliquer des complications à la victime. Elle doit être réalisée exclusivement pour soustraire la victime à un danger réel, immédiat et non contrôlable menaçant sa vie (Exemple : incendie).
S’il n’est pas possible d’évacuer la victime du danger persistant sans se mettre lui-même en danger, alors il isole (empêche les personnes extérieures d’accéder) la zone et alerte les secours.
Une fois le lieu et la victime sécurisé, le SST va pouvoir procéder à la deuxième action: Examiner
Le plan d’intervention SST : L’examen
Une fois le danger écarté, il est maintenant temps pour le SST d’examiner sa victime. Cette action a pour but de récolter des informations sur l’état de la victime afin de déterminer le résultat à atteindre en attendant les secours ainsi que les informations à donner à ces derniers. Les pictogrammes représentant l’examen sont au centre du plan.
L’examen du SST se fait dans un ordre précis qui est défini par ordre de priorité d’urgence vitale. Dans l’ordre, nous chercherons à savoir si notre victime présente un saignement abondant, si elle présente un étouffement, si elle répond, et si non, si elle consciente.
L’examen peut avoir plusieurs formes. Le plus simple est de demander directement à la victime ce qui lui est arrivé. Cela permet de répondre à nos priorités rapidement.
Saigne-t-elle ? Elle dit que non et rien ne laisse présager le contraire.
S’étouffe-t-elle ? Non elle est capable de répondre.
Est-elle consciente ? Oui elle est capable de répondre
Respire-t-elle ? Oui
Dans ce cas, elle est capable de me dire ce qu’elle a. Elle présente peut-être un malaise, une brulure ou un traumatisme.
Si la victime ne peut répondre aux questions (en cas d’inconscience par exemple), je vais vérifier manuellement.
Saigne-t-elle ? Rien ne laisse présager que c’est le cas. Il n’y a pas de sang au sol, ni sur ses habits
S’étouffe-t-elle ? Elle n’est pas agitée
Répond-elle ? Elle ne répond pas verbalement … Mais m’entend-elle ? Je vais alors lui prendre les mains et lui poser des questions simples « Vous m’entendez ? Ouvrez les yeux et serrez les mains ». Aucune réaction, elle n’est pas consciente.
Respire-t-elle ? Comme elle n’est pas consciente, il faut que je m’assure de la respiration. Je vais alors libérer ses voies aériennes (LVA) en basculant sa tête en arrière. J’en profiterai pour vérifier visuellement que rien dans la bouche n’entrave la respiration. Je viens ensuite rapprocher mon oreille de sa bouche afin d’entendre ou de sentir le souffle et en même temps, vérifier le soulèvement de la cache thoracique ou abdominale pendant une dizaine de secondes.
Une fois que le SST à récolter l’ensemble des informations, il va pouvoir passer à l’action suivante: Faire alerter ou alerter.
Plan d’intervention SST : Faire alerter ou alerter
Une fois que le SST a protégé et examiné sa victime, il peut soit alerter les secours, soit faire alerter le témoin ou une personne présente. Nous retrouverons ces pictogrammes en haut à droite de notre tableau. Il faudra toujours prioriser le fait de faire alerter, car cela permettra au SST de commencer les gestes de secours plus rapidement. C’est pour cela que sur notre plan, c’est la personne en orange (témoin) qui passe l’appel.
Pour passer l’alerte, il existe plusieurs numéros.
Le 15 pour le Samu : C’est le numéro à prioriser pour tout avis médical. A ce numéro, nous pourront avoir un médecin 24/24h.
Le 18 pour les Pompiers : Pour toute autre demande de secours.
Le 112 pour le service d’urgence Européen : C’est un numéro valable dans tous les Pays de l’Unions Européennes. Il regroupe le Samu, les pompiers ainsi que la police.
Le 114 par SMS : Destiné initialement pour les personnes sourdes, malentendante ou muette, il sert aussi dans le cadre d’attentats ou violence intrafamiliales. Les échanges se font par écrits.
Le numéro interne de l’entreprise : Selon l’organisation de l’entreprise, il peut y avoir des numéros d’urgence en interne à prioriser. Et au besoin, le poste de garde appellera les services d’urgences.
Il faudra transmettre le maximum d’informations. A savoir :
- L’identité de l’appelant et un numéro auquel il est joignable ;
- Le lieu de l’accident (Le plus précis possible) ;
- La nature de l’accident (Ce qu’il s’est passé) ;
- Le nombre de victimes ;
- L’état des victimes ;
- Les actions déjà engagé (Par exemple : Nous avons commencé la RCP il y a une minute et allons poser un défibrillateur).
Il faudra également les laisser raccrocher ou qu’ils nous disent de raccrocher. Ils peuvent avoir besoin d’informations supplémentaire et donc vous poser des questions.
Afin de faciliter leurs arrivées, il est possible d’envoyer une personne sur place en face du bâtiment afin d’accueillir et de diriger les services d’urgence.
En parallèle de l’appel ou après ce dernier, le SST pourra alors effectuer la dernière action de sa prise en charge en attendant les services d’urgence.
Le plan d’intervention SST : Secourir
Le SST a protégé la victime, il l’a examinée et a fait appeler les secours. Il ne lui reste plus qu’à secourir la victime en attendant l’arrivée de ces derniers. Sur notre plan, nous retrouverons ces pictogrammes tout en bas.
Ces pictogrammes ont pour but de nous donner le résultat à atteindre.
Par exemple, si une victime saigne abondamment, ce qui entre en priorité dans mes urgences vitales, mon action après examen et faire alerter, sera de comprimer la plaie afin d’arrêter le saignement. Et ce, jusqu’à l’arrivée des secours.
Dans le cas d’une obstruction des voies aériennes, l’objectif sera de lui libérer les voies aériennes afin de pouvoir respirer. Selon les types d’obstructions, les actions seront différentes mais l’objectif restera le même.
A noter qu’à la suite d’une obstruction totale, même si le corps étranger a été évacué, un examen médical est obligatoire. Il convient donc de surveiller la victime jusqu’à l’arrivée des secours.
Si maintenant nous devions mettre en pratique l’ensemble du tableau sur une situation, voici ce que ça donne.
Exemple : Jean est cuisinier. Suite à une erreur d’inattention, il s’est brulé l’avant-bras sur le feu à gaz. Etant avec lui, j’interviens de suite. Je coupe le feu afin d’éviter tout suraccident et j’examine Jean. Il ne saigne pas, il ne s’étouffe pas, il est conscient et respire. Il souffre d’une brulure thermique sur l’avant-bras. Elle est plus grande que la moitié de sa paume de main et présente un aspect blanchâtre. Il s’agit donc d’une brulure grave. Je demande à mon collègue présent d’appeler le 15 en lui donnant l’ensemble des infos et je le préviens que je vais refroidir la brûlure sous un filet d’eau tempéré. Je vérifie qu’il n’a pas de bijoux ou autres qui pourrait gêner par la suite, je continue cette action pendant au moins 10 minutes, idéalement 20. Suite à quoi, si les secours ne sont pas arrivés, j’installerai Jean en position d’attente.
Selon les circonstances, des gestes différents seront à appliquer. Que ce soit au niveau du secours, ou de l’examen de la victime.
Vous savez ainsi intervenir au sein de votre entreprise en cas d’accident de travail, mais également dans la vie de tous les jours en tant que citoyen.